J'ai besoin d'intimité. Non pas parce que mes actions sont douteuses, mais parce que votre jugement et vos intentions le sont.
5123 links
D’aucuns pensaient l’État d’essence autoritaire. On voit à présent qu’à son affaissement correspond une implacable réduction du champ des libertés publiques. Sous nos yeux, la légitimité de l’État républicain s’écroule. Sommes-nous plus libres ? En aucun cas. Un autoritarisme quasi-totalitaire s’y substitue. D’un côté, la décomposition de l’État dans le cadre de la pénurie des budgets et le démantèlement des services publics réduit pour chacun l’accès aux droits qui s’y rattachent. De l’autre côté elle se prolonge aussi par une autonomisation insupportable des corps d’autorité dont le système dépend. Chacun d’eux s’émancipe des règles et devoirs qui régissent l’existence de l’État. Chacun substitue ses priorités corporatives à toute autre considération. Au cœur d’un État vidé de sens, sans plan et sans objectif, Police et Justice se sont émancipées. Elles affichent une volonté insoutenable d’auto-organisation et de refus de toute responsabilité sociale ou politique. Et cela non seulement en se plaçant hors de tout contrôle de la société mais également contre ceux qui incarnent la volonté du peuple, les parlementaires. Cette mise à l’écart du parlement et de tous les organes de délibération s’est accélérée de manière spectaculaire à l’occasion de la crise sanitaire. Toutes les décisions relatives à l’épidémie sont prises dans le cadre du conseil de défense. Même le conseil des ministres est tenu à l’écart. Le pays est gouverné par un conseil restreint composé du Président, des chefs des armées et du renseignement et quelques ministres choisis par ses soins. Tous sont tenus au secret. Cette pratique instutionnalisée par Emmanuel Macron avec la marginalisation systématique de son propre conseil des ministres est une accentuation inédite du pouvoir solitaire. Elle change la nature initiale du conseil de défense. Ce conseil instaure un régime autoritaire de type nouveau. « Le poison pourrit par la tête » dit l’adage. La République est confisquée par ce nouveau type de conseil de défense.