J'ai besoin d'intimité. Non pas parce que mes actions sont douteuses, mais parce que votre jugement et vos intentions le sont.
5138 links
Le liens pour la pétition :
https://www.change.org/p/pouvoirs-publics-maitriser-les-prix-des-m%C3%A9dicaments-contre-le-cancer-une-urgence-sanitaire-et-%C3%A9conomique
Nous sommes tous concernés. Il faut stopper cette fuite en avant.
Flippant. Mais ça me rappelle un film, je ne sais plus trop lequel
À voir. Tout n'est pas réalisable à grande échelle à mon avis, mais il y a des pistes de réflexion et des actions à mener chacun à son niveau.
Si vous avez l'occasion, allez le voir. Vous n'en sortirez pas indemne.
"Mais je ne vois pas en quoi c'est "voulu", ce qui signifierait que le chômage est créé artificiellement et que sans cette "volonté" de certains acteurs (qui ?) et les comportements associés (lesquels ?), le chômage n'existerait pas."
Qui ? : les entreprises du CAC 40, entre autres, qui font des profits pas possible et qui malgré tout licencient à tour de bras avec l'aval de nos gouvernements.
Comportements associés ? : subventions données par ces mêmes gouvernements sans aucune contrepartie d'emplois justement. Inefficacité notoire des agences pour l'emploi (Pôle emploi en France par exemple, anciennement ANPE tout aussi peu efficace par manque de moyens de ses agents)...
Ce ne sont que les exemples les plus frappants qui me viennent à l'esprit mais il y en a d'autres. Je n'ai malheureusement pas le temps de développer.
Je ne connaissais pas le terme "d'armée de réserve industrielle". Merci.
"Si j'écris "À ce compte là, pourquoi atteint-on alors des records de chômage ?", c'est pour souligner que sa position est contradictoire avec l'intérêt du chômage de masse, et que c'est plutôt ce dernier qui semble prégnant actuellement, et non pas des "jobs inutiles". D'ailleurs l'essentiel de mon commentaire porte sur le concept même de ces derniers, qui me paraît fumeux."
Son discours n'est pas contradictoire avec l'intérêt du chômage de masse. Il le dit à la fin de son texte :
"Si quelqu’un avait conçu un régime de travail visant à perpétuer le pouvoir du capital financier, il aurait été difficile de mieux faire. Les emplois réels, productifs, sont sans cesse écrasés et exploités. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans-emplois, universellement vilipendés, et une strate plus vaste de gens payés pour, en gros, ne rien faire, dans une position conçue pour qu’ils s’identifient aux perspectives et aux sensibilités de la classe dirigeante (dirigeants, administrateurs, etc.) et particulièrement à ses avatars financiers, mais qui, en parallèle, produit un ressentiment envers tous ceux dont le travail possède une valeur sociale claire et indéniable."
Je n'ai pas lu (encore) le texte du lien mais je voudrais répondre à Yvain cité par Liens des pleutres :
"Cette explication me paraît profondément insatisfaisante, incomplète, simpliste, limite conspi : tous ces emplois seraient des abberrations économiquement parlant, de pures productions de la part de la classe dirigeante dans le but de nous contrôler, et on aurait très bien pu rester dans les 30 glorieuses s'il n'y avait pas eu ces viles décisions politiques… À ce compte là, pourquoi atteint-on alors des records de chômage ?"
Pourquoi atteint-on alors des records de chômage ? Parce que c'est voulu, tout simplement.
Quel serait l'intérêt pour le Capital, que tout le monde ait un emploi ?
Avec le chômage, il est beaucoup plus facile d'avoir de la main d'oeuvre flexible qui accepte quasiment tout sans trop de difficulté (voir dernièrement les 39h payées 35 chez smart).
Cela permet de justifier le fait qu'on puisse diminuer voire supprimer les acquis sociaux durement obtenus par nos grands-parents sans que personne ne dise trop rien.
Cela autorise les délocalisations : on augmente ainsi le chômage local et on peut ainsi plus facilement faire pression sur les employés restants, ou réouvrir une usine avec des conditions sociales / salariales dégradées.
Bref, les avantages du chômage pour le Capital sont multiples...
"Le plus grotesque de la mesure est que grâce à sa déchéance, le terroriste dangereux qui n’est plus français échappera à nos juridictions : il ne pourra plus se voir interdire de rejoindre les zones jihadistes, ni se voir soumettre à tout contrôle et toute mesure de coercition (comme par exemple l’interdiction de sortie du territoire).
Et s’il est à l’étranger il ne sera plus possible de solliciter son extradition vers la France s’il est arrêté à l’étranger et qu’il intéresse à nouveau nos Services.
C’est ainsi que la Justice et la Police devront apprendre à se passer de tout terroriste dangereux, anciennement français mais déchu. Or, les cycles de vie et d’action des réseaux jihadistes montrent que la lutte antiterroriste doit s’inscrire sur un temps long, voire très long, et que les mêmes personnages clés se retrouvent régulièrement au cours des enquêtes. On comprend mieux l’émoi des Juges antiterroristes, qui sont complètement opposées à cette mesure.
Enfin, il reste le cas éventuel d’un terroriste jihadiste né français, condamné par contumace et déchu de sa nationalité, qui échappera ainsi définitivement à sa peine, son extradition vers la France n’étant plus automatique comme elle l’aurait été s’il était “resté” français…
Bien que ce cas reste théorique (nul ne peut savoir si la future loi qui sera adoptée après la réforme de la Constitution prévoira une telle déchéance pour des condamnations par contumace), il illustre le ridicule d’une mesure techniquement inefficace.
Eloigner une menace ne renforce pas la sécurité
C’est ainsi que l’éloignement du territoire d’éléments dangereux ayant purgé leur peine, ne renforce pas “la sécurité de la Nation”, malgré les affirmations du gouvernement, qui montre là une (nouvelle) preuve de sa grave méconnaissance de la manière dont fonctionne le contre-terrorisme.
Réformer le suivi des condamnés en fin de peine, lorsque leur dangerosité est avérée, ou simplement allouer les moyens humains et financiers nécessaires au suivi de ces condamnés dans le cadre des dispositifs déjà existants (qu’il s’agisse de réinsertion, de déradicalisation ou de surveillance), voilà ce qui renforcerait réellement la sécurité nationale.
Au lieu de cela, le gouvernement ne propose rien de moins que d’expulser des individus dangereux, soit vers des pays où ils seront torturés et manipulés par les services de sécurité de dictatures (ce qui ne fera qu’affaiblir encore notre position face à la propagande jihadiste qui dénonce nos « doubles discours » sur la démocratie et les droits de l’homme), soit vers des pays « sanctuaires » où ils pourront organiser en toute impunité, et loin des capacités d’actions et de surveillances de nos services, de nouveaux attentats.
Plus un individu qui purgé sa peine est dangereux et plus vous avez intérêt à le garder sous une surveillance étroite au plus près de vos moyens de renseignement. Voilà une règle de base du contre-terrorisme qui est allègrement bafouée par cette réforme constitutionnelle qui n’a en réalité aucune justification technique rationnelle.
En pratique, et selon la loi votée après la réforme de notre Constitution, soit la déchéance de nationalité sera appliquée sur une grande échelle, et ses effets positifs attendus seront annulés par les effets négatifs pour la sécurité de la Nation, soit elle sera réduite à un ou deux cas annuels, ce qui n’aura donc aucun effet.
Or dans l’intervalle, cette mesure aura scellé un désastre symbolique et politique majeur pour la lutte contre le terrorisme que nous menons."
Par rapport au tri sélectif, je me suis fait une réflexion : la pluspart des déchets triés dans nos poubelles sont des emballages qui le plus souvent, ne servent à rien.
Pourquoi donc ne pas s'en débarrasser à la source, c'est à dire dès que le produit est acheté ?
On achète le produit et on laisse ces emballages dans le supermarché (caisse ou poubelles des parking) où on l'a acheté.
L'intérêt est double : on payra moins d'impôts au final (si on nous facture au poids de déchets) et vu que les supermarchés seront ceux qui devront les traiter/payer, ils pourront faire plus facilement pression que nous simples consommateurs pour que ces emballages obsolètes soient définitivement supprimés.
Vous en pensez quoi ?
La vision de l'école de Franck LEPAGE : si seulement il pouvait être lu/écouté VRAIMENT...
"Et on passe un peu sous silence la nécessité de s'entendre sur la façon d'écrire. Si à l'avenir tout le monde écrit comme il en a envie (ou comme il le peut pour ne pas froisser), on finira juste par ne plus se comprendre."
100% d'accord.
Et c'est à l'école que l'apprentissage de l'écrit doit être mené en arrêtant de saper les fondations par l'introduction de matières parasites (l'informatique au primaire fait par des enseignants non formés par exemple).
La génération de mes grands-parents (vos arrières grands-parents peut-être ?) savait lire, écrire et compter correctement en arrivant au collège car ses apprentissages étaient quasi-exclusivement axés sur le français et les mathématiques (arithmétique).
Mais cela leur a permis d'acquérir les moyens de se cultiver par eux-mêmes, en lisant notamment, ainsi que de développer un sens critique sur leur société. Ce que l'on a enlevé presque totalement aux générations actuelles en évitant de leur apprendre à bien lire, écrire et compter...
Et l'article ne dit pas quel os sera installé sur les postes. Du windaube surement....
Edit : sans compter les tablettes, "données" par apple, qui feront remonter tout un tas d'informations concernant les élèves et les enseignants, où le contenu des livres en ligne pourra être modelé comme on le souhaite...
Ce n'est pas de cette école que je veux pour mes enfants...
Tout est dans le titre...
Il a listé plusieurs problèmes. Certains ont déjà fait l'objet de débats, comme la limitation progressive des dotations de fonctionnement qui rend plus difficile leur activité et la décision "brutale" des tutelles de faire passer les membres des CPP du statut de bénévoles à celui de salariés des ARS. Cela a conduit dès le début de l'année plusieurs CPP à stopper leur activité, rappelle-t-on (cf APM CB4NJPF28).
De plus, alors que le sujet de cette matinée de l'Amips était notamment la prochaine mise en oeuvre du règlement européen sur la recherche, voté en 2014 et qui doit être transposé en droit français, David Pérol a pointé une conséquence importante, et selon lui néfaste, de ce règlement pour les CPP. "On s'achemine vers une limitation de notre rôle à une évaluation éthique", a-t-il déploré.
En effet, le règlement européen impose une évaluation des protocoles de recherche clinique en deux volets séparés: d'un côté un avis scientifique sur la méthodologie et de l'autre côté un avis éthique.
UN "NON-SENS ABSOLU"
Selon le règlement, l'avis scientifique doit être donné par les agences du médicament nationales, donc en France l'ANSM, qui est déjà impliquée dans ce processus. Mais jusqu'à présent, les CPP avaient également un regard sur les aspects méthodologiques des protocoles. L'application du règlement européen le leur enlèverait pour ne leur laisser que l'avis sur le bénéfice-risque et les modalités de demande de
consentement.
"Cela nous inquiète", a affirmé David Pérol. "Dissocier les aspects scientifiques et éthiques est un non-sens absolu. Il est impensable d'évaluer le bénéfice-risque si on n'a pas accès à la méthodologie".
Il a cité l'exemple d'un protocole en cancérologie ayant eu un avis favorable de l'ANSM, mais un avis défavorable d'un CPP car, sur la base de l'évaluation méthologique, le CPP avait constaté que les modalités pratiques de l'étude étaient "extrêmement embêtantes pour les patients".
Dominique Deplanque du CHU de Lille a également noté qu'il y avait parmi les différents types de membres de CPP (associations de patients, médecins, pharmaciens, juristes...) des cliniciens. Or "à l'ANSM il n'y a pas de cliniciens. Ils peuvent certes faire appel à une expertise externe, mais le champ est réduit s'il faut éviter les conflits d'intérêts".
Par ailleurs, le président du CPP Sud-Est-IV a évoqué une autre cause du malaise des CPP. Il a déploré que ces comités soient "mis en accusation comme étant un facteur limitant pour la compétitivité de la recherche en France". Il a pointé la façon dont étaient présentées les enquêtes du Leem, qui ont montré un allongement des délais médians de réponse des CPP ces dernières années.
En réponse à ces accusations, David Pérol a rappelé que les enquêtes du Leem ne portent que sur des essais de phase II ou III internationaux, et ne représentent donc pas toute la recherche clinique en France.
Ensuite, certains délais sont liés à la nécessité de demander aux industriels des précisions, par exemple sur des notices d'information pour de simples problèmes de mauvaise traduction à partir de l'anglais. Il y aurait donc un effort à faire par les industriels pour éviter des "allers-retours inutiles".
Il a aussi souligné le fait que la multiplication des amendements aux protocoles, notamment en oncologie, augmentent la charge de travail des CPP.
Enfin, il estime que concernant la compétitivité de la France en recherche clinique, "ce ne sont pas tant les CPP qui posent problème que les questions de contractualisation et la lenteur des inclusions de patients".
"Il y a une inquiétude et une lassitude croissante dans les CPP. Pourquoi modifier en profondeur un système qui ne marchait pas si mal?", a-t-il interrogé en conclusion.
Ils ont oublié le suppositoire connecté à se mettre dans le fondement...
Et quand je lis "serveur sécurisé chez le médecin", je ne sais pas vous, mais ça me titille quelque part quand on sait comment les médecins sont férus en informatique...
Le CHU de Bordeaux envisage à très court terme l’externalisation d’une partie de son personnel de Recherche Clinique (ARC : attachés de recherche clinique) vers le GIE (groupement d'intéret économique) ACCELENCE.
Cette situation inquiète au plus haut point les agents et les investigateurs potentiellement concernés.
Ces agents ont choisi de travailler au CHU et non en sociétés prestataires de services, et ont ainsi accepté des salaires inférieurs et une certaine précarité (CDD à répétition) en contre-partie d’une qualité de travail : agent dédié à UN service, avec une disponibilité et une prise en charge optimale du patient ainsi qu’une présence indispensable au quotidien auprès des investigateurs et des équipes soignantes. Cette externalisation va entrainer des déplacements fréquents, des horaires contraignants et une gestion du personnel extrêmement rigide.
Ceci n’est malheureusement que la partie visible de l’iceberg et impactera aussi fortement l’activité des services cliniques.
Ce choix d’appartenir au service public contribue à développer une recherche de qualité, dans le respect des patients.
Nous refusons cette orientation qui provoquera la démotivation voire la fuite d’un personnel formé et compétent.
Nous sommes tous concernés et comptons sur vous afin de dire NON à ces choix budgétaires à courte vue. La recherche clinique doit rester un enjeu fort pour l’avenir de notre CHU.
À signer. Amis de la shaarliste mobilisez vous et parlez-en à vos proches !
Sur Medium, l’avocate Jennifer Granick (@granick), directrice des libertés civiles au Centre pour l’internet et la société de Stanford, a retranscrit la présentation qu’elle a livrée à la dernière conférence Black Hat 2015 (video). Une réflexion (de plus) sur la fin de l’internet qui rappelle la désillusion du blogueur iranien Hossein Derakhshan qui a été beaucoup partagé au début de l’été (Six ans après, internet se recroqueville” - voir notamment le commentaire qu’en livraire Olivier Ertzscheid), en plus radical encore.
Pour Granick, l’internet des pionniers est en train de mourir.
“Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons priorisé des choses comme la sécurité, la civilité en ligne, l'interface utilisateur, et les intérêts de la propriété intellectuelle plutôt que la liberté et l'ouverture. L'Internet est moins ouvert et plus centralisée. Il est plus réglementé. Et en plus il est moins global et plus divisée. Ces tendances : la centralisation, la réglementation et la mondialisation s’accélèrent. Et elles vont définir l'avenir de notre réseau de communication.
D’ici 20 ans :
• Vous ne saurez plus nécessairement grand chose sur les décisions qui affectent vos droits, comme d’obtenir un prêt, un emploi, ou une voiture qui roule. Tout cela va être décidé par des algorithmes informatiques et aucun humain ne sera vraiment en mesure de comprendre pourquoi.
• L'Internet va devenir beaucoup plus comme la télévision et beaucoup moins comme la conversation mondiale que nous avions envisagé il ya 20 ans.
• Plutôt que d'être renversées, les structures de pouvoir existantes seront renforcées et reproduites, et ce sera particulièrement vrai de la sécurité.
• La conception de la technologie de l'Internet facilite de plus en plus la censure et le contrôle plutôt que les défaire.”
Pour changer de cap, estime l’avocate, nous allons devoir nous confronter à des décisions difficiles. Après être revenu sur son parcours et les espoirs de liberté et d’autonomie que l’internet portait, elle explique que cet échec est lié au fait que notre capacité à connaître, modifier et faire confiance à la technologie que nous utilisons est limitée à la fois par la loi et notre capacité à comprendre les systèmes complexes. La loi empêche de plus en plus de bricoler, de détourner, de contourner, de regarder à l’intérieur des logiciels…
“Sans la liberté de bricoler (tinker), sans le droit de désosser ces produits, nous vivrons dans un monde de boîtes noires opaques. Nous ne saurons pas ce qu'elles font, et nous serons punis si nous regardons furtivement à l’intérieur.”
Or les logiciels seront de plus en plus prédominants dans nos vies. D’ici les 20 prochaines années, ils seront intégrés partout, des réfrigérateurs aux voitures comme aux appareils médicaux. Mais comment dans une Black Box Society (une société de la boîte noire, comme l’appelle le professeur de droit Frank Pasquale) savoir si le résultat produit par ces systèmes est conforme à l’intérêt public ?
Pour l’instant, il y a encore peu de réglementation sur la sécurité logicielle, estime la spécialiste. Mais cela va changer. Dans un monde où les logiciels sont de plus en plus opaques et fermés, omniprésents, la responsabilité logicielle est inévitable et nécessaire. Cela va rendre le code plus cher, plus conservateur, moins innovant.
Nous sommes passés d’un internet de bout en bout (un internet décentralisé, démocratique, neutre, où l’intelligence était à chaque bout pas dans les tuyaux), à un internet de tuyaux intelligents qui permet de nouveaux modèles d’affaires, une qualité et des prix différenciés et qui enferment les gens dans des réseaux propriétaires comme ceux de Facebook, d’Androïd, d’Apple ou de TenCent (la messagerie instantanée chinoise) . Comme le disait Tim Wu, dans ce nouveau cycle, l’internet va finir par devenir l’égal de la télévision. Voici venu le temps de la centralisation, de la réglementation et de la globalisation (”le prochain milliard d'utilisateurs d'internet risque de venir d’un pays sans premier amendement, d’un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme, peut-être même d’un pays sans procédure régulière ou sans règle de droit”).
Mais si l’on blâme les entreprises et les gouvernements, il faut aussi faire le mea culpa des utilisateurs, nous, nous qui avons quitté les blogs pour Facebook, nos serveurs de messagerie pour Gmail, cédé aux bienfaits du nuage, cette informatique oligopolistique qui renforce le contrôle, la surveillance et la régulation. La première victime de cette centralisation est la confidentialité, rappelle Jennifer Granick. Et la loi n’a pas réussi à nous protéger de la prolifération de la capture de données.
“Pour avoir une chance de revenir au rêve de la liberté sur Internet, nous devons mettre en œuvre des réformes juridiques pour mettre fin à la suspicion que représente l'espionnage généralisé”. Nous devons protéger nos e-mails et nos données. “Nous devons rejeter totalement les lois secrètes de surveillance, parce que la loi secrète est une abomination dans une démocratie.” Mais allons-nous faire toutes ces choses ?
“La sécurité n’est pas le contraire de la vie privée, rappelle encore l’avocate. Vous pouvez améliorer la sécurité sans porter atteinte à la vie privée - par exemple par le verrouillage des portes d’un poste de pilotage. En fait, la vie privée protège la sécurité. Un militant des droits de l'homme en Syrie ou un homosexuel en Inde ont besoin du respect de leur vie privée pour ne pas être tués. Nous devrions penser la sécurité avec plus de nuances”, que de penser seulement la sécurité au détriment de celle des autres.. Car penser ainsi ne construit pas la sécurité d’un réseau mondial.
Le développement de grands réseaux propriétaires a développé le contrôle et la censure. Le droit d’auteur a toujours été la première cause de censure, mais le développement de la propriété l’étend toujours plus loin. Le problème est que les gens applaudissent quand Google retire des contenus de revenge porn, quand Youtube supprime les vidéos de propagande de Daech, quand Twitter adopte des politiques plus sévères sur les tweets racistes. La censure ne cesse de se renforcer : “en faisant pression sur les plates-formes et les intermédiaires, les gouvernements peuvent contrôler indirectement ce que nous disons ce que nous vivons”. Les photos d’allaitement ne sont pas les bienvenues et vos opinions peu orthodoxes ou radicales risquent surtout de vous placer sur une liste de surveillance.
“De combien de liberté d'expression une société vraiment libre a-t-elle besoin ? A combien de souveraineté une Nation doit-elle renoncer pour permettre à un véritable réseau mondial de prospérer ?”
Nous avons le choix entre la balkanisation du réseau et une course vers le bas qui le fera bientôt ressembler à la télévision. Qu’allons-nous choisir ? Pour l’avocate des droits de l’homme, un autre avenir est possible. Il passe par le chiffrement des communications pour rectifier le déséquilibre entre la technologie et le droit à la confidentialité. Il passe aussi par la construction d’un nouvel internet pour mettre à bas celui qui existe. Radical ?
Avant, on appelait ça des esclaves. Maintenant, on dit des travailleurs. À quand le retour du fouet ???